Essence de Blog / Max Weber, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme
Comment écrire au sujet des blogs? Parler des types de contenus serait préjuger de ce que peut être un contenu, c'est-à-dire l'idée. On ne fait pas le tour des idées. Le Blog ou les blogs ne sont peut-être pas à proprement parler un sujet, mais plutôt quelque chose comme un prédicat, c'est à dire une relation n-aire (i.e. à n places), comme on dit. Certains blogs sont des évidemment des verbes, conjugués aux formes je, tu, il, etc. D'autres sont bien sûr des liens, des rapports, ou encore des fonctions. En tant que tels ils ne sont rien de nouveau. La nouveauté réside par contre dans le fait que ces relations « intimes » ou singulières composent des systèmes de relations, des communautés où quelque chose se trouve partagé, sans que ce noeud de relation soit à proprement parler une idée. En effet, ces réseaux de relations sont essentiellement finis, ils ont la finitude du temps qu'il faut pour les parcourir, les lire. On ne lit pas tous les journaux du monde. Certes, ils sont composés d'idées et en tant que tels forment bien un système, mais ces systèmes sont décentrés, autrement dit, centrés sur chaque idée qui les compose ; ils ne font que se chevaucher, ils n'ont pas de continuité propre.
Maintenant, il faut bien reconnaître que certains Blogs et leurs commentaires donnent au lecteur une place apparemment plus importante que dans un journal. Le lecteur est invité à collaborer au contenu. La place du lecteur dans l'idée du blog est un intermédiaire entre celle qu'il obtient dans un journal et celle qu'il a dans un forum. Certes, l'auteur du blog peut quotidiennement changer de sujet, mais le lecteur peut théoriquement le faire revenir sur un point déjà oublié. Ce qui paraît intéressant c'est évidemment cet élément dialectique, ce « devenir autre » qu'implique l'échange. Surtout, et ce n'est pas rien, lorsqu'il s'agit d'échanges écrits. L'écrit, on le sait, à l'avantage d'amener le dialoguant à tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de commencer à rétorquer. Toutefois, le blog, cette relation particulière à l'autre, à l'inconvénient d'être journalier, hebdomadaire, mensuel, etc. Autrement dit, il se doit d'avancer, de proposer un semblant de nouveau pour trouver des lecteurs. Il ne fonctionne donc pas comme une oeuvre, mais bien comme un journal.
On peut alors se demander ce que l'on peut attendre de telles entités ? Pour répondre à cette question, il semble nécessaire de se la poser très personnellement avec toutes les difficultés liées à la généralisation des réponses trouvées. Quel est l'usage que je fais des Blogs? Quelle est la nature des informations que j'y recherche, est-ce une dépendance forte ou faible ? Est-ce de que je cherche à m'identifier et entrer dans un réseau ou (au contraire ?) est-ce que je cherche à développer une identité propre et singulière, par l'entremise de ma collection unique de « favoris » qui détermine mon « petit quotidien » (journal) personnel ? On peut penser en effet que bloguer en tant que lecteur, c'est composer son magazine personnel. Le problème qui se pose est bien sûr celui de la référence. Si la frontière entre événement collectif et événement privé devient floue, alors comment « communier » . Quelles sont les opinions qui s'affrontent, qui décide du classement des événements majeurs et mineurs? On ne peut pas faire de l'histoire en temps réel. Comment s'effectuent donc les synthèses ? L'auteur du blog est justement, celui qui livrera à ceux qui le veulent bien, une synthèse partielle des idées de son réseau, de sa sphère. Chaque auteur fait en quelque sorte le choix d'être témoin de lui-même en tant qu'élément de l'Histoire ou d'une histoire. Reste à savoir en quel sens il y participe.
M.S
Maintenant, il faut bien reconnaître que certains Blogs et leurs commentaires donnent au lecteur une place apparemment plus importante que dans un journal. Le lecteur est invité à collaborer au contenu. La place du lecteur dans l'idée du blog est un intermédiaire entre celle qu'il obtient dans un journal et celle qu'il a dans un forum. Certes, l'auteur du blog peut quotidiennement changer de sujet, mais le lecteur peut théoriquement le faire revenir sur un point déjà oublié. Ce qui paraît intéressant c'est évidemment cet élément dialectique, ce « devenir autre » qu'implique l'échange. Surtout, et ce n'est pas rien, lorsqu'il s'agit d'échanges écrits. L'écrit, on le sait, à l'avantage d'amener le dialoguant à tourner trois fois sa langue dans sa bouche avant de commencer à rétorquer. Toutefois, le blog, cette relation particulière à l'autre, à l'inconvénient d'être journalier, hebdomadaire, mensuel, etc. Autrement dit, il se doit d'avancer, de proposer un semblant de nouveau pour trouver des lecteurs. Il ne fonctionne donc pas comme une oeuvre, mais bien comme un journal.
On peut alors se demander ce que l'on peut attendre de telles entités ? Pour répondre à cette question, il semble nécessaire de se la poser très personnellement avec toutes les difficultés liées à la généralisation des réponses trouvées. Quel est l'usage que je fais des Blogs? Quelle est la nature des informations que j'y recherche, est-ce une dépendance forte ou faible ? Est-ce de que je cherche à m'identifier et entrer dans un réseau ou (au contraire ?) est-ce que je cherche à développer une identité propre et singulière, par l'entremise de ma collection unique de « favoris » qui détermine mon « petit quotidien » (journal) personnel ? On peut penser en effet que bloguer en tant que lecteur, c'est composer son magazine personnel. Le problème qui se pose est bien sûr celui de la référence. Si la frontière entre événement collectif et événement privé devient floue, alors comment « communier » . Quelles sont les opinions qui s'affrontent, qui décide du classement des événements majeurs et mineurs? On ne peut pas faire de l'histoire en temps réel. Comment s'effectuent donc les synthèses ? L'auteur du blog est justement, celui qui livrera à ceux qui le veulent bien, une synthèse partielle des idées de son réseau, de sa sphère. Chaque auteur fait en quelque sorte le choix d'être témoin de lui-même en tant qu'élément de l'Histoire ou d'une histoire. Reste à savoir en quel sens il y participe.
M.S
Un lien sans lien évident avec les questions évoquées ci-dessus
L'éthique protestante ou l'esprit du capitalisme de Max Weber
L'éthique protestante ou l'esprit du capitalisme de Max Weber